La révolution numérique est en marche. Révolution majeure, systémique et pourtant très inégalitaire : 13 millions de Français ont des difficultés à utiliser ces nouveaux outils, 7 millions ne se connectent jamais. Un « illectronisme » qui touche 28% de nos concitoyens aujourd’hui (jusqu’à 58% des 70 ans et plus !). Sans compter qu’un tiers des Français a déjà abandonné une démarche administrative en ligne, découragé devant la difficulté. Cette fracture numérique recoupe et aggrave les fractures sociales et territoriales, agissant comme amplificateur d’exclusion pour les populations les plus fragiles.
A travers ce plaidoyer, le Groupe SOS souhaite s’appuyer sur les nouvelles technologies de l’information et la communication pour donner à chacun les moyens d’avoir accès aux droits dans une société de plus en plus numérisée.
Nos propositions
Mettre le numérique au service de l’inclusion : en garantissant une offre de formation au numérique adaptée aux différents besoins de chacun, mais également en veillant à ce que le numérique ne soit jamais le seul point d’accès aux droits. Le numérique doit également être un atout dans l’insertion par l’emploi des plus fragiles, par exemple par la reconnaissance des nouveaux modes d’apprentissage, l’évaluation des compétences ou la facilitation de recrutement des personnes formées par l’IAE dans des secteurs en tension.
Redéfinir la citoyenneté numérique : par sa capacité de mise en réseau, le numérique représente un formidable levier d’expression, de mobilisation et d’engagement citoyen au service du vivre-ensemble. Nous proposons que cette nouvelle citoyenneté numérique soit accompagnée systématiquement d’une éducation critique aux médias et à leurs usages. Par ailleurs, la gestion des données toujours plus nombreuses implique d’articuler le respect de la protection des données personnelles et le droit à l’oubli effectif ; avec l’utilisation des données comme « biens publics » dans la définition des services numériques sur les territoires au service de la réduction des inégalités.
Faire un numérique durable au service du mieux-vivre : d’un côté, exploiter les possibles des innovations technologiques pour démultiplier l’impact des actions médicales et sociales, proposer de nouveaux services et améliorer tant le soin que le quotidien de l’ensemble de nos bénéficiaires, tout en veillant à préserver les usagers contre les effets néfastes de la surconsommation ; de l’autre favoriser les initiatives respectueuses des enjeux de la transition écologique et construire ainsi un modèle économique durable.