12 millions de personnes sont en situation de handicap aujourd’hui en France, 12 millions de citoyens et citoyennes vivant des situations très différentes. 80 % d’entre elles et eux ont un handicap invisible et seulement 2% utilisent un fauteuil … Nous sommes loin des idées reçues.
Parmi ces 12 millions de personnes, 500 000 sont accompagnées au sein d’établissements ou services dédiés. Adultes comme enfants, elles ont longtemps subi une invisibilisation d’autant plus grande que leur situation de handicap s’accompagnait d’une mise à l’écart de la vie de la cité, qu’il s’agisse d’un éloignement physique, d’une mise à l’écart de la sphère sociale, de difficultés d’accès aux droits comme le travail ou le vote, ou de la délégation de ce sujet au secteur associatif spécialisé en-dehors du droit commun.
Quelle que soit la nature et la complexité de leur situation, les personnes en situation de handicap ont toutes en commun le besoin et l’envie légitime d’être des citoyens et citoyennes à part entière. Et d’accéder à des droits fondamentaux qui sont aujourd’hui encore trop souvent bafoués.
Au Groupe SOS, au sein des 61 établissements et services que nous gérons, nous accompagnons les enfants, les jeunes et les adultes en situation de handicap.
Notre expérience et nos échanges avec ces personnes, ainsi qu’avec les équipes engagées auprès d’elles au quotidien, nous ont conduit à porter aujourd’hui un plaidoyer reposant sur des propositions concrètes, exigeantes, parfois controversées, mais surtout légitimes et répondant aux priorités du terrain.
Nos propositions
Créer, dans chaque département, une plateforme d’accompagnement dès le plus jeune âge des enfants en situation de handicap et de leurs familles, afin d’accompagner l’annonce du handicap et garantir la coordination des parcours.
Favoriser le pouvoir d’agir des personnes accompagnées, notamment dans les règles de vie des établissements.
Lever toute interdiction directe ou indirecte au travail des personnes en situation de handicap, et promouvoir le bénévolat, afin de valoriser l’utilité sociale de chacun·e.
Mettre en œuvre l’accès au droit à la vie intime, amoureuse et sexuelle des personnes en situation de handicap, notamment par la création d’un service d’assistance sexuelle et sensuelle et de son cadre législatif.
Garantir un accueil inconditionnel des personnes en situation de handicap dans les établissements et services, en simplifiant le système d’orientation, et en supprimant les critères d’admission en fonction des capacités, de la situation.
Dissocier la question de l’accompagnement de la question de l’habitat, afin de garantir un mode de vie adapté à chacun·e.
Revaloriser les métiers du secteur du handicap, tant du point de vue des opportunités de carrière que des conditions salariales.
Reformer les organisations du travail pour prévenir la pénibilité des métiers.