Jeunes talents : des profils de plus en plus engagés

Dans un sondage publié en 2022 par l’Institut de l’Engagement, un jeune français sur cinq déclarait avoir déjà renoncé à une offre d’emploi en raison de ses convictions. Si la rémunération et l’équilibre de vie figurent parmi les motivations essentielles au travail pour les plus jeunes, une autre attente est désormais exprimée : la volonté de s’engager. Loin d’être « paresseuses » ou « indifférentes », ces nouvelles générations portent des aspirations et des valeurs et n’hésitent pas à le montrer.

L’engagement chez les jeunes change de forme

Si l’on en croit les idées reçues, les jeunes seraient moins engagés et plus critiques du monde d’aujourd’hui. Ils semblent par exemple moins attachés à la démocratie, votent moins et délaissent peu à peu les structures collectives comme les partis politiques et les syndicats. Pourtant, leur engagement et leur attachement aux valeurs humanistes (égalité, solidarité, respect) sont indéniables.

Ce qui a changé ? La manière de s’engager qui prend de nouvelles formes.. Les jeunes expriment leur engagement dans leurs « rôles » quotidiens, que ce soit en tant que consommateurs, usagers ou citoyens. Ils agissent à leur échelle de façon ciblée pour des causes spécifiques telles que l’environnement, la défense des minorités, les violences conjugales, l’égalité de genre, la petite enfance et plus encore.

La jeunesse s’engage, mais elle le fait avec les outils de son temps (signature de pétitions, création et relai de posts sur les réseaux sociaux, etc.). L’engagement peut également se manifester dans leurs habitudes de consommation, en privilégiant l’achat de produits de seconde main ou en vrac ou en boycottant certaines marques. Mais ils sont nombreux à vouloir aller plus loin et à s’interroger sur l’efficacité et la cohérence de leurs actions. Une interrogation qui n’est pas sans conséquence… sur leurs choix professionnels.

Des jeunes engagés dans leur vie perso… et pro !

Pour beaucoup de jeunes, le désir d’engagement se traduit par un désir d’action et l’envie d’avoir un impact concret. Si défendre des causes en ligne, changer son mode de consommation et avoir des valeurs est important, trouver un débouché professionnel en phase avec ses convictions l’est tout autant. C’est pourquoi, dans le monde de l’entreprise, la jeune génération semble de plus en plus privilégier des structures portant des initiatives sociales ou environnementales.

Pour apporter concrètement leur contribution aux autres, les jeunes cherchent à faire corréler leur activité professionnelle avec leur engagement individuel. L’entreprise devient un moyen de contribuer positivement à la construction du monde de demain, comme en témoigne la propension croissante des 25-30 ans qui se reconvertissent dans des métiers qui ont du sens.

Ce qu’ils recherchent ? Des missions stimulantes au service du bien commun et des projets semblables à de vraies aventures offrant autonomie et agilité. Ils s’intéressent à des métiers centrés sur l’humain, qui favorisent les interactions avec d’autres personnes et leur permettent d’avoir un véritable impact sur le lieu où ils travaillent.

Parmi les professions de la transition écologique : énergéticien·ne, menuisier·ère, monteur·euse en installations thermiques et climatiques, manager numérique responsable, chef de projet biodiversité ou encore manager décarbonation.

Dans le secteur du social, des métiers comme assistant·e social·e, psychologue, aide-soignant·e ou encore éducateur·rice spécialisé·e sont riches en expériences humaines. S’ils comportent leur lot de défis, ils donnent l’occasion d’appartenir à un groupe et de faire ses preuves. Mais ce n’est pas tout : en offrant un accueil inconditionnel aux personnes réfugiées, en accompagnant des personnes en situation d’addiction ou en adoptant un autre regard sur les personnes sous main de justice par exemple, les métiers au service de personnes en situation de vulnérabilité se contentent pas d’agir au niveau individuel. Leur action au quotidien est une façon de s’impliquer pour lutter contre les discriminations et les préjugés et influencer les politiques publiques. Dans la construction d’une société plus juste et inclusive, leur rôle est crucial !

Changer les choses en travaillant dans des secteurs engagés

Et cela tombe bien : pour lutter contre les discriminations, le monde de l’économie sociale et solidaire (ESS) est plus que jamais en recherche de talents qui ont l’envie d’agir et d’être utiles. Du terrain aux fonctions supports, les structures ont besoin de diverses compétences et offrent aux jeunes la possibilité de s’engager.

De plus, ces secteurs ouvrent la porte à de nombreuses opportunités professionnelles. Ils mobilisent les plus jeunes en proposant des missions riches et variées et des dispositifs comme des stages, des alternances et le Service Civique. Ces derniers favorisent l’insertion professionnelle, constituent l’opportunité de vivre de nouvelles expériences et de développer ses compétences. Pour la nouvelle génération, c’est la possibilité d’agir sur le terrain et d’avoir un impact concret.

Mais attention : l’engagement n’est pas leur seule préoccupation. Si les jeunes montent une attention particulière aux valeurs de l’organisation en matière d’environnement ou de discrimination notamment, ils priorisent aussi une juste rémunération et un bon équilibre de vie pro et perso. Au-delà de vouloir exercer dans des entreprises à impact, ils attendent de ces dernières qu’elles soient capables de veiller véritablement au bien-être au travail de leurs salariés.

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