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Un café associatif pour remettre le lien social au cœur du village – 1000 cafés

18 juillet 2024 • ACTUALITÉS

Vous ne connaissez sûrement pas le charmant village de Nogent-Le-Bernard. Avec à peine plus de 800 habitant·e·s, une jolie église, un coiffeur, une école, il n’a – d’apparence – rien de plus, rien de moins que toutes les autres communes rurales. Mais si vous poussez la porte de l’une des maisons de la Rue de la Poste, à quelques mètres de l’église et de la mairie, vous y découvrirez un café pas comme les autres.

Ici, ni gérant, ni cuisinier, ni serveur professionnel. Mais des bénévoles au sourire accueillant, avec qui vous aurez le plaisir de partager des discussions passionnées. Bienvenue au café associatif Le Rendez-Vous Nogentais !

Le Rendez-Vous Nogentais vous ouvre ses portes uniquement le samedi, de 10h à 12h15 et de 16h à 18h30. À la carte : café, thé, jus, bières, vin, gâteaux. C’est peu ? Non, c’est juste ce qu’il faut ! Tous les aspects du café ont été soigneusement débattus collectivement, pour répondre aux besoins et envies des habitant·e·s. Pour le comprendre, il faut connaître l’histoire de ce café.

« Autrefois, à Nogent-Le-Bernard, il y avait plein de cafés, de lieux pour se retrouver », explique Bernadette, bénévole et habitante depuis 25 ans dans le village. « Mais tout ça a fermé peu à peu, et depuis quelques années, chacun s’était replié sur sa vie, il y avait un certain individualisme qui s’était installé. On manquait d’un lieu de socialisation ». Même son de cloche du côté d’Alexis, âgé de 25 ans : « Je suis arrivé il y a un peu moins de deux ans. Je me suis rendu compte qu’il manquait ce lien avec mes voisins, alors j’ai très vite eu l’idée de monter un café associatif. J’ai contacté ‘1000 cafés’ en mars 2023 ».

« 1000 cafés » accompagne, soutient et rassemble des cafés multiservices dans les communes de moins de 3 500 habitant·e·s. Leur point commun : être le seul café du village, proposer différents services et impliquer concrètement les élu·e·s et les habitant·e·s dans leur vie quotidienne !

En savoir plus sur 1000 cafés

C’est Laure, responsable des cafés associatifs chez « 1000 cafés », qui répond à l’appel. « Le premier objectif, ça a été de trouver un moyen d’impliquer et de mobiliser les habitants ». Laure va soutenir la préparation des réunions publiques, jouer un rôle de médiation avec la Mairie, aider à concevoir des questionnaires et des flyers pour présenter et préciser le projet.

Au fil des réunions, le format du café se précise et de nouvelles personnes s’embarquent dans l’aventure. Une gouvernance collégiale est décidée : pas de président·e, mais 8 membres du bureau qui décident et gèrent ensemble le café, bien aidés par des bénévoles. Les profils sont variés : deux retraités, un infirmier, un professeur, un informaticien…

« Ça a été un travail collectif extrêmement dense mais passionnant parce qu’on a découvert plein de personnalités, avec une grande volonté de monter un projet commun » explique Sophie, membre du bureau. Un projet qui oblige à sortir de sa zone de confort : « Cela a demandé énormément de temps, avec des réunions qui duraient 3 ou 4 heures, parce qu’on construisait tout ensemble. Par exemple, on a dû rédiger les statuts de l’association… mais on n’y connaissait rien ! » dit-elle avec un sourire.

C’est aussi là que « 1000 cafés » intervient, à toutes les étapes du projet : non pas pour faire, mais pour accompagner. « On les aide à se poser les bonnes questions, à anticiper et à prendre des décisions qui leur conviennent » explique Laure.

« Le plus difficile pour moi, ça a été de passer du projet sur le papier à la concrétisation : je ne sais pas comment fonctionne un café… Il fallait sortir de ma zone de confort, avec un projet que je ne maîtrisais pas au départ. »

Sophie, membre du bureau

« En janvier, quand on s’est dit « allez, on y va ! », « 1000 cafés » est venu nous aider à structurer : ils nous ont questionnés, ils nous ont poussés dans nos retranchements pour qu’on puisse être prêts à temps. C’était stressant, mais responsabilisant » se rappelle Sophie. L’offre, les horaires, la gestion des stocks, les tarifs de vente, l’organisation du planning des bénévoles… au fur et à mesure, tout y passe.

« Ce sont des personnes qui ne connaissent pas du tout le métier, et c’est normal. Le but n’est pas d’avoir des professionnels, mais une association qui fonctionne bien sur le long terme. On leur propose des formations sur plein de sujets variés : faire un prévisionnel financier, organiser l’arrière d’un bar, sélectionner des fournisseurs, trouver des subventions, gérer les risques liés à l’alcool… ».

Forcément, après ce long travail de préparation, l’ouverture du café est synonyme de fierté. Chaque samedi, une trentaine de personnes fréquentent le lieu. « L’après-midi, il y a régulièrement des familles qui viennent prendre le goûter, et lancer des jeux de société. Ma fille y a appris à jouer aux échecs aussi ! » explique Serge, l’un des membres du bureau. « En huit journées d’ouverture, on a déjà 154 adhérents et 21 bénévoles ! ». Un couple venu prendre un café nous explique : « On a emménagé il y a un an et demi, et c’est vrai qu’on est très heureux de voir ce café s’ouvrir. Avant, il n’y avait vraiment aucun endroit où pouvoir discuter avec des gens ».

 

« Dans un café « traditionnel », le ou la gérante doit être à la fois très bon gestionnaire, restaurateur, commerçant avec un bon relationnel… Dans un modèle associatif, nous pouvons séparer les missions, faire porter les responsabilités et la charge par plusieurs personnes, et diminuer l’investissement initial. C’est un modèle adaptable en lequel nous croyons beaucoup ! »

Laure Van Der Werf, responsable des cafés associatifs au sein de « 1000 cafés »

Si le lancement du café est une réussite, l’équipe de « 1000 cafés » reste attentive et mobilisée pour soutenir la gestion et l’évolution du café associatif sur le long terme. Le café, en tant que membre du réseau « 1000 cafés », fait partie d’une communauté d’entraide comprenant près de 220 cafés répartis dans 70 départements. Ceci lui donne également accès à des ressources pour soutenir son activité, tels que des tarifs négociés auprès de fournisseurs, des opportunités d’animations socioculturelles ou des outils de gestion construits sur mesure par le programme.

Les bénévoles se projettent déjà sur la suite : « On réfléchit à faire évoluer les horaires en fonction des premiers retours. Et bientôt, les premières animations vont commencer : la semaine prochaine, on propose un troc de plantes et de graines par exemple ! ».

Une belle dynamique s’est relancée à Nogent-Le-Bernard. À quoi ressemblera le café dans 1, 2 ou 3 ans, personne n’en est sûr. Mais Sophie résume parfaitement en quelques mots tout ce qu’a déjà apporté le café associatif : « Rien que de lancer et de faire évoluer ce projet ensemble, c’est une formidable aventure collective. La vie au village a déjà changé ! ».

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