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« Soit on lui trouvait une solution, soit il mourait dans la rue » – Gaëlle Tellier

22 novembre 2024 • ACTUALITÉS

Assistante sociale à ses début, Gaëlle Tellier a vécu plusieurs vies différentes au Groupe SOS, auprès des personnes précaires, des personnes en situation d’addictions et bien d’autres, en Normandie comme à Paris. Un parcours marqué de rencontres. Témoignage.

« Aujourd’hui, je suis la vice-présidente exécutive en charge des Solidarités au Groupe SOS. Mais j’ai eu plusieurs vies au Groupe ! Je suis arrivée il y a 21 ans comme assistante sociale. Je suis devenue ensuite cheffe de service, de ce qu’on appelait à l’époque les dispositifs d’hébergement d’urgence, donc l’hôtel du Marais, notamment le centre Fromentin, qui existe toujours.

Puis je suis partie au Sleep’In à Paris, parce que j’avais envie de travailler avec un autre public, les personnes très précaires en situation d’addictions. J’y ai passé une année qui a été très instructive, qui m’a pas mal fait grandir dans mes pratiques.

 

« Ce n’était pas satisfaisant pour nous de remettre les gens à la rue le matin. Donc, avec d’autres associations, on a beaucoup milité pour que les personnes puissent rester plus longtemps dans les hébergements, pour pouvoir construire un projet avec elles. »

Ensuite, je suis devenue déléguée régionale Habitat et Soins en charge de l’urgence. Là aussi, ça a été très intéressant, parce qu’on a été très présents des sujets complexes. Par exemple, à l’hôtel du Marais, avant, on hébergeait des gens seulement pour quelques nuits. Le matin, il fallait qu’ils ressortent. Et ce moment-là a profondément marqué l’évolution de nos pratiques. Ce n’était pas satisfaisant pour nous de remettre les gens à la rue le matin. Donc, avec d’autres associations, on a beaucoup milité pour que les personnes puissent rester plus longtemps dans les hébergements, pour pouvoir construire un projet avec elles.

Après, je suis devenue déléguée régionale Ile-de-France pour l’ensemble du Groupe, au moment où les associations Groupe SOS Santé et Groupe SOS Seniors ont émergés et se sont structurés. Je travaillais plutôt sur les sujets de développement et de représentation.

Et puis s’est dit que ce serait assez sympa et hyper intéressant de voir comment développer la Normandie où on n’était quasiment pas implanté, donc j’ai été déléguée régionale Groupe Normandie pendant deux ans et puis ensuite, on m’a proposé de faire évoluer cette fonction et de m’occuper de Groupe SOS Solidarités en tant que vice-présidente exécutive, avec en plus une dimension plus transversale qui est extrêmement intéressante puisqu’en plus d’être en charge des solidarités, je suis aussi en charge de l’égalité de genre. Et on voit bien comment ces sujets transversaux, c’est ce qui fait la richesse du Groupe !

Ce qui a toujours été marquant pour moi, c’est notre capacité à s’adapter. Je repense à un monsieur qu’on a accompagné à l’époque, qui était très consommateur, 40 ans de rue, assez âgé, une soixantaine d’années, problèmes cardiaques, vraiment quelqu’un de qui avait passé la moitié de sa vie en prison. Enfin presque la caricature de ce qu’on peut imaginer d’un consommateur de crack actif du fin fond de Paris 18ᵉ.

Ce monsieur, il était quand même rattrapé très fortement par sa pathologie cardiaque et grosso modo, c’était soit on lui trouvait une solution en plus du Sleep’In, soit il mourait dans la rue. Et là, on a accepté de prendre des risques. On l’a mis dans un appartement alors qu’il était encore très consommateur. Ce monsieur, je pense que c’était la première fois de sa vie qu’il avait les clés d’un appartement. Tout cela, c’est grâce à l’agilité des équipes du Groupe et le pari de se dire « Allez, on tente, mais peut-être que ça va être un grand n’importe quoi. »

Ça n’a pas du tout été le cas. En fait, ce monsieur, il a été très attentif à son appartement et ça lui a permis de se soigner et de vivre ses derniers mois dans son logement, dans de bonnes conditions. Et ça, il n’aurait pas pu le vivre si on ne s’était pas dit “et bien oui, c’est possible, on essaye” !

« Ce monsieur, je pense que c’était la première fois de sa vie qu’il avait les clés d’un appartement. »

Le vivre-ensemble dans le Groupe SOS, c’est au quotidien. De plus en plus, on se pose la question de la mixité de nos structures. En fait, le vivre-ensemble, c’est de considérer que d’abord il n’y a pas obligatoirement de clivages entre nos publics. On peut, sur un même lieu, permettre que des rencontres soient possibles et il se passe des choses hyper riches. Le vivre ensemble, c’est aussi le fait que les équipes des différents secteurs du Groupe bossent ensemble.

C’est le sujet de la transversalité. On est plus intelligent à plusieurs que tout seul, et c’est ce qui permet d’avoir d’autres idées et de pouvoir continuer à être innovant et agile. Donc le vivre ensemble au Groupe, je pense que c’est à la fois dans nos établissements au quotidien, mais c’est aussi ce qu’on porte en terme de transversalité.

Les équipes de Groupe SOS Solidarités, elles sont hyper mobilisées autour de ce qui fait l’ADN du Groupe SOS. C’est à dire qu’elles vont aussi considérer qu’il n’y a rien d’impossible. Et le sujet du militantisme peut se poser. Sur les premières affiches du Groupe, on parlait de professionnels militants il y a une quinzaine d’années. Je trouve que c’est encore très vrai ! Et je remercie les équipes, parce que sur un certain nombre de sujets, peut-être qu’il faut continuer à être très militant, même quand on est professionnel. Surtout quand on est professionnel. »

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