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Santé mentale des personnes exilées

10 octobre 2021 • ACTUALITÉS

Ce 10 octobre marque la Journée mondiale de la santé mentale. Personnes en situation de handicap, jeunes aux parcours chaotiques… La santé mentale touche les plus exclu·e·s, notamment les personnes en situation d’exil. Début 2021 ouvrait à Ris-Orangis le Centre d’accompagnement psychosocial pour les personnes exilées – CAPSE, projet mis en œuvre par les associations Le chêne et l’hibiscus et le GROUPE SOS dans le département de l’Essonne. Retour sur la journée portes ouvertes organisée par le CAPSE le 8 octobre dans le cadre de cette Journée mondiale. L’occasion d’établir un retour d’expérience de ces premiers mois, aux côtés des partenaires de l’établissement.

Un accompagnement quelle que soit la situation administrative

De 20h au lancement du dispositif, l’équipe du CAPSE propose désormais 34h de consultations individuelles.

Pathologies mentales, de quoi parle-t-on ?

La plupart des personnes exilées rencontrées présentent des syndromes post-traumatiques liés à leur parcours migratoire. Fatigues chroniques, troubles du sommeil, difficultés à se projeter… Si l’exil et le déracinement qu’il engendre en est souvent la cause, ces troubles peuvent aussi se conjuguer avec d’autres pathologies présentes dans leur pays d’origine. « Dans certains pays, le schéma d’accompagnement psychologique est inexistant. Les troubles restent cantonnés à la sphère familiale par exemple, on ne va pas aller voir un psychologue. A leur arrivée en France, on observe alors un phénomène de décompensation. C’est aussi face à ces situations-là que nous devons répondre » remarque Hanaë El Bakkali. Et même lorsqu’une situation administrative se stabilise, par exemple chez les demandeurs d’asile, certains patients gardent tout de même des difficultés à se projeter dans leur vie en France.

L’art thérapie : laisser le corps prendre le relais des mots

En plus de l’accompagnement individuel proposé, des activités collectives d’art thérapie seront proposées dès la fin octobre pour 5 à 6 bénéficiaires, et plus précisément de « drama thérapie » (activités de théâtre à visée thérapeutique). Hanaë El Bakkali poursuit :  » L’art thérapie a largement fait ses preuves. Très peu de mots sont nécessaires pour s’exprimer, on a juste besoin de son corps. C’est très utile par exemple pour des personnes qui ont du mal à trouver les mots sur ce qu’ils ressentent ». Pour Pauline Menaut, l’idée à terme est d’ouvrir ces alternatives thérapeutiques aux mineurs non-accompagnés.

Luttons contre les clichés et la stigmatisation

La stigmatisation dont souffrent les personnes exilées sujettes à des troubles psychiques est le résultat d’idées reçues et de fausses croyances sur la santé mentale en général. Elle entraîne une discrimination et une exclusion dans des domaines variés (milieu familial, amical, professionnel…). Le CAPSE lutte contre toute forme de préjugés pour que chaque patient puisse trouver sa place dans la société.

En complément de l’accompagnement psychosocial proposé aux bénéficiaires, le CAPSE propose un accompagnement des professionnels en contact avec le public migrant. Les professionnels, comme les travailleurs sociaux par exemple, sont parfois démunis devant certaines situations. En plus des problématiques psychiques peut se rajouter la barrière de la langue.  « On ne veut pas être une structure parallèle de l’accompagnement administratif, mais plutôt une passerelle pour orienter les personnes vers le droit commun » note Pauline Menaut.

Un établissement ancré sur son territoire

Si le projet CAPSE est l’aboutissement d’un partenariat étroit entre le Chêne et l’hibiscus et le GROUPE SOS, c’est avec l’ensemble des acteurs associatifs et publics que l’établissement développe ses actions au quotidien, à l’image des personnes présentes ce vendredi : élu de la ville de Ris-Orangis, travailleurs sociaux de l’Armée du Salut, association œuvrant à la prévention en santé sexuelle auprès des migrants… Une journée illustrant la volonté du CAPSE de s’inscrire toujours plus dans le territoire de l’Essonne et de renforcer la collaboration avec les partenaires du GROUPE SOS.

> En savoir plus sur Le chêne et l’hibiscus

> CAPSE : nous en parlions déjà lors de la Journée Mondiale des Réfugiés

> En savoir plus sur l’accompagnement des personnes avec des troubles en santé mentale au GROUPE SOS

 

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