14 février 2022 • ACTUALITÉS
La liberté d’avoir une vie intime, amoureuse et sexuelle n’est pas une réalité pour de nombreuses personnes en situation de handicap. C’est pourtant une question de dignité humaine. En cette Saint-Valentin, ne détournons pas le regard sur l’existence de la sexualité des personnes en situation de handicap et les souffrances qui découlent de la privation, et trouvons ensemble les moyens d’agir pour que chacun·e retrouve le droit à (faire) l’amour !
Expérimenter et faire évoluer la loi
« Nous sommes chaque jour témoins du fait que pour nombre de personnes que nous accompagnons, la vie intime, affective et sexuelle n’est pas seulement restreinte, difficile, ou rare, elle est tout simplement inaccessible voire impossible. […] Comment accepter que nos concitoyens en situation de handicap, ne puissent pas accéder à un besoin fondamental qu’est la vie intime, affective et sexuelle jusqu’aux plaisirs charnels ? »
Dans une tribune publiée aujourd’hui dans Libération, le Groupe SOS et l’APF France handicap détaillent les raisons pour lesquelles le gouvernement doit lancer l’expérimentation de services encadrés d’accompagnement sensuel et sexuel et, en parallèle, élaborer un cadre législatif spécifique susceptible de permettre l’accès effectif à la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap.
Donnons la parole aux premiers concernés !
Qu’est-ce que cela veut dire d’avoir une vie intime, amoureuse et sexuelle en établissement ? Quelles sont les difficultés ?
Des personnes en situation de handicap accueillies dans nos établissements prennent la parole et répondent à nos questions.
Expert·e·s, professionnel·le·s, familles et personnes en situation de handicap échangent
Obstacles éthiques, juridiques, pratiques voire cliniques : les écueils forçant l’abstinence des personnes en situation de handicap sont nombreux. La question demeure également complexe pour les professionnel·le·s des établissements d’accueil. Quel rôle jouer pour laisser place à une vie intime, amoureuse et sexuelle alors que le manque d’autonomie est une réalité ? Quelles conditions de vie créer dans un lieu d’hébergement collectif pour respecter l’intimité de chacun?
Dans un événement live, expert·e·s et professionnel·le·s de la prise en charge du handicap, un résident en Maison d’accueil spécialisée et la famille d’un jeune adulte accompagné ont confronté leurs expériences et échangé des solutions pour que chacun·e puisse connaitre librement une vie intime, amoureuse et sexuelle épanouie.
Nos propositions pour garantir le pouvoir d’agir et de décider
Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap sont certes des lieux d’accompagnement social, éducatif voire de soins mais sont avant tout des lieux de vie qui abritent des projets personnels, des besoins individuels et des désirs particuliers. Pour offrir un cadre favorable à une vie intime, affective et sexuelle épanouie, le Groupe SOS a formulé explicitement dans son Plaidoyer « être citoyen en situation de handicap » la proposition suivante :
« Mettre en œuvre une politique d’accès au droit à la vie intime, amoureuse et sexuelle des personnes en situation de handicap, notamment par la création d’un service d’assistance sexuelle et sensuelle et de son cadre législatif. »
Afin de permettre à toutes les personnes en situation de handicap d’exercer pleinement leur citoyenneté, 7 autres propositions concrètes et fortes ont été formulées, autour de 4 thèmes : inclure dès le plus jeune âge ; faire des établissements d’accueil de véritables domiciles des personnes accompagnées ; fluidifier les parcours et offrir un accompagnement réellement adapté à chacun·e notamment au sein de plateformes territoriales ; et revaloriser les métiers du handicap.
- Découvrez toutes nos propositions
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