17 avril 2018 • ACTUALITÉS
Jérémy Fink, Directeur Régional Wimoov Grand Est.
Pourriez-vous revenir sur votre parcours professionnel ?
« Après 15 ans d’expérience dans le milieu bancaire, j’ai souhaité me réorienter vers le domaine de l’action sociale, pour remettre l’humain au coeur de mon activité professionnelle. Cette reconversion, je l’ai souhaitée pour moi comme pour les autres, les publics précaires qui ont besoin de soutien. J’ai donc intégré le GROUPE SOS en janvier 2015, au moment où notre projet d’implantation d’une Plateforme de Mobilité commençait à se concrétiser à Saint-Avold. À mon arrivée, nous avons réalisé un diagnostic des besoins sur l’intercommunalité porteuse du projet, afin d’identifier les besoins en mobilité et les potentiels bénéficiaires. En juillet 2015, nous avons ouvert à Saint-Avold (avec intervention sur l’ensemble de l’intercommunalité du Pays Naborien) la première Plateforme de Mobilité Wimoov du Grand Est, puis une deuxième deux mois plus tard, à Forbach. Nous comptions alors 5 salariés sur les deux plateformes. En janvier 2016, la Communauté de Communes du district urbain de Faulquemont s’est associée au projet. Toujours en 2016, Wimoov a été lauréat d’un marché de services lancé par Pôle Emploi. Cette reconnaissance nous a permis de changer d’échelle et d’intervenir dans tout le département de la Moselle avec l’ouverture cet automne de trois nouvelles plateformes : une à Metz, une à Delme et une à Sarrebourg ».
À quelles problématiques l’ouverture de ces plateformes répond-elle ?
« La mobilité est le principal frein à l’emploi en Moselle. Pendant des décennies, de gros employeurs (métallurgie, pétrochimie, industrie minière…) ont offert à leurs employés et leurs familles des services annexes pour le transport urbain, le logement notamment. Le jour où ces employeurs ont disparu, les services qu’ils assuraient ont été stoppés nets. Cette analyse est valable à l’échelle de territoires entiers qui se sont retrouvés sans solutions de transports. D’autres territoires, comme le pays du Saulnois par exemple, n’ont pas de chemin de fer et un service de bus très limité au vu de leurs typologies rurales : comment une personne sans emploi fait-elle pour aller à un entretien d’embauche si elle n’a pas de véhicule ? Travailler à apporter des solutions pour ces personnes est très valorisant. Nous répondons ainsi à un réel besoin, et nous diversifions nos offres. En plus de solutions pour favoriser l’insertion professionnelle, nous proposons un service pour les seniors résidant en Moselle-Est ».
Auriez-vous un souvenir dans l’exercice de votre métier qui vous a particulièremeNT MARQUÉ ?
« L’ouverture de la première plateforme Mobilité en 2015 a été pour moi un grand moment. Pour certains la mobilité est un problème, pour d’autres non. Mais les accidents de la vie existent et nos Plateformes sont là pour y répondre. Je me souviens d’une personne en CDI pour qui sa voiture était un outil de travail indispensable. Un jour, son véhicule a été endommagé et est devenu inutilisable. Du jour au lendemain, il se retrouvait menacé de perdre son emploi et a eu besoin d’une voiture en urgence. Il est donc venu nous voir et nous lui avons apporté une solution lui permettant de garder son emploi in extremis ».