D’après le Country Drug Report 2017, publié conjointement par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies et l’European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction, environ 350 personnes décèdent chaque année d’overdose en France. Ce nombre, qui a tendance à augmenter chaque année, pousse le Groupe SOS et les autres acteurs impliqués dans l’accompagnement des addictions à se mobiliser. Le 31 août 2021, journée mondiale de la lutte contre les overdoses, est l’occasion de faire connaître à toutes et tous la conduite à tenir en présence d’une personne victime d’overdose aux opiacés et à sensibiliser le corps médical.
UN ANTIDOTE À BASE DE NALOXONE
En France, 80% des décès par surdose sont dus aux opioïdes. Depuis 2015, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) préconise la mise à disposition d’un antidote, permettant de prévenir le risque de mort par overdose aux opioïdes. Ce médicament antidote, la Naloxone, existe sous forme de spray nasal ou injectable, prêt à l’emploi et utilisable par tous. Il est connu des professionnels de santé spécialisés dans l’addictologie. Ce médicament est facilement utilisable par l’entourage de la victime, en dehors de toute structure de soin ou de la présence d’un professionnel de santé, pour peu qu’ils soient formés à son utilisation. Disponible en pharmacie sans prescription médicale et gratuitement à l’hôpital, dans les structures d’addictologie, il permet à chacun, témoin d’une surdose, d’agir dans l’attente des secours.
L’administration précoce de Naloxone pourrait éviter 4 décès par surdose sur 5. Face à la crise sanitaire majeure des overdoses d’opiacés, cet antidote est actuellement l’une des meilleures chances de réduire le nombre de morts.
LES PREMIERS SIGNES D’UNE OVERDOSE AUX OPIACÉS
Une personne en situation d’overdose présente une diminution de la fréquence respiratoire (moins d’une inspiration toutes les 5 secondes ou moins de 12 par minute). Cela peut s’accompagner d’apnées et de ronflements. La personne peut également perdre conscience. Autre signe détectable : le myosis, c’est à dire une forte diminution du diamètre de la pupille. Le myosis à lui seul n’est cependant pas un signe de surdosage : il doit être associé à au moins un des deux premiers signes.
En cas de doute, il faut :
Ecarter avec précaution les seringues et tout autre objet piquant à risque,
Allonger la victime sur le dos et libérer ses voies respiratoires.
Prévenir au plus vite les secours
Même si vous n’êtes pas certain que la personne fasse une surdose d’opioïdes, administrez la Naloxone : il n’y a pas d’effet nocif sur la santé.
UNANTIDOTE AUJOURD’HUI TROP PEU CONNU
Le grand public et les personnels soignants sont encore perdus face à ces sujets. Plus de la moitié des médecins généralistes libéraux déclarent ne pas traiter leurs patients addicts comme les autres. La volonté du Groupe SOS est d’accélérer l’information et la diffusion des antidotes aux overdoses d’opioïdes à base de naloxone auprès de tous les professionnels de santé, et les rendre accessibles à tous.
CHANGER DE REGARD FACE AUX PERSONNES EN SITUATION D’ADDICTION
L’addiction s’apparente à une maladie chronique. Elle se caractérise par une perte de contrôle dans la consommation de substances qui donnent du plaisir (cocaïne, crack, tabac, alcool…) ou de comportements gratifiants (jeux vidéo, sexe, jeux d’argent…). C’est un processus involontaire, dont l’une des manifestations est le « craving » : une envie irrépressible de consommer une substance ou d’accomplir une action, même en ayant conscience qu’elle est nocive. Qu’il s’agisse de substances ou de comportements, il s’agit d’une seule et même maladie associée à une modification des circuits de neurotransmetteurs, en particulier de la dopamine. On estime qu’environ 20% des consommateurs des substances les plus addictives développent une addiction ; les autres parviennent à maîtriser leur consommation.
Le Groupe SOS a ainsi porté un plaidoyer proposant des réformes afin de faire changer notre regard sur les addictions et de faire évoluer l’accompagnement des personnes addicts.
LES STRUCTURES ADDICTION DU GROUPE SOS
Le GROUPE SOS accompagne plus de 14 500 personnes par an dans leur démarche de soins selon le concept de réduction des risques et des dommages.
Ses structures regroupent :
Des Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues (CAARUD) :ouverts aux adultes consommateurs de substances psycho-actives ;
Des Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) :spécialisés dans les problématiques d’abus et de dépendance aux produits psychoactifs illicites ou détournés de leur usage.
Des programmes d’actions de prévention et de Réduction Des Risquesen direction des jeunes, des familles et des professionnel·le·s sur les territoires Politique de la Ville et au sein des établissements scolaires ;
Des programmes d’Action Régionale de Prévention d’Éducation à la santé des Jeunes (ARPEJ) destinés à des publics pris en charge par les services de la PJJ et ASE, et issus des quartiers prioritaires ;
Des programmes de prévention et d’accès au soin pour les jeunes en errance : Travail Alternatif Payé À la Journée (TAPAJ), programme d’accompagnement médico-social via l’accès à des chantiers professionnels pour les jeunes en situation d’addiction.
Cyclone à Mayotte : Mlezi Maore (Groupe SOS) mobilisée sur le terrain pour les plus vulnérables
À Mayotte, le Groupe SOS est le premier employeur de l’île (hors État) avec sa structure Mlezi Maore, association principale de l’île depuis 20 ans. Mlezi Maore, qui signifie « prendre…
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