30 avril 2020 • ACTUALITÉS
Gérald Garreyn est directeur départemental de GROUPE SOS Jeunesse dans les Yvelines, qui comprend une Maison d’enfants à caractère social (71 jeunes), un Service de placement familial (65 jeunes), un service d’Action éducative en milieu ouvert (300 jeunes). Il est président du Comité Social et Économique (instance de représentation du personnel). Sylvie Marquette est secrétaire pour la maison d’enfants à caractère social et le service d’accueil éducatif, elle est représentante du personnel (membre du Comité Social et Economique, CSE). Ensemble, ils ont décidé de témoigner de leur quotidien depuis le début de la crise sanitaire actuelle.
Comment vous êtes-vous organisés ?
Gérald Garreyn : « Nous avons essayé de ne pas subir. En anticipant au maximum la mise en place des mesures barrières et de la prise de température quotidienne, et la mise à disposition d’équipements pour les équipes (masques, gel hydro-alcoolique…). Nous avons créé un groupe d’intervention dans le cas où un jeune serait touché par le virus. Si un enfant est suspecté d’être malade, ce groupe interviendra chaque jour pour prendre soin de lui, contrôler la température, changer les draps / les vêtements, contrôler que tout est mis en œuvre pour limiter les risques de contamination, lui porter des petites attentions… Des maîtresses de maison, des éducateurs, des secrétaires, deux infirmières, des représentants du personnel se sont portés volontaires pour faire partie de ce groupe d’intervention. »
Sylvie Marquette : « Au début certains salariés n’ont pas pu venir parce qu’ils étaient sujets à risque ou bien parce qu’ils devaient garder leurs enfants. Du coup il a fallu se réorganiser. Nous avons tout de suite été bien équipés (gel, blouses, masques…). Nous avons réalisé des affichages pour faire de la prévention : comment prendre ses repas sans risque, comment s’installer dans un véhicule, les mesures à prendre si un jeune est suspecté d’être porteur du COVID-19… Je me suis portée volontaire pour faire partie du groupe d’intervention auprès des jeunes qui seraient malades. Il n’y a pas eu de cas jusqu’à présent ! »
Comment les équipes ont vécu cette période particulière ?
Gérald Garreyn : « Elles ont été remarquables. Et le CSE a pu de son côté dire que les salariés se sentaient soutenus et en sécurité, et qu’il était très bien informé. »
Sylvie Marquette : « Au début il y avait un peu de crainte. Mais la direction a été rassurante, elle n’a rien caché. Le dialogue social est un atout face à cette crise : on a toutes les infos, par exemple au niveau du CSE deux fois par semaine. J’ai Gérald Garreyn chaque jour au téléphone. Nous ne nous sentons pas isolés. La direction générale de l’association nous a écrit, ça a été très bien perçu. »
Comment les jeunes vivent-ils le confinement ?
Sylvie Marquette : « L’équipe fait tout pour qu’ils le vivent le mieux possible. Les parkings ont été libérés pour devenir des espaces de jeu. On a développé de nouvelles activités : toiles de peinture, ping-pong, de nouveaux jeux de société, un Molkky, des ateliers scoubidous et bracelets brésiliens qui font un tabac, un Puissance 4 géant… On prend le temps aussi de discuter avec les jeunes qui sont en appartement. »