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« Dans la lutte contre le VIH, on est vraiment à une époque charnière » – Nicolas Derche

5 décembre 2024 • ACTUALITÉS

Depuis plus de 20 ans, Nicolas Derche s’engage au Groupe SOS dans la lutte contre le VIH et l’inclusion sociale. Un parcours marqué par des rencontres, que ce soit avec des personnes accompagnées ou d’autres professionnel.le.s. Aujourd’hui directeur national des activités de santé communautaire, il estime que l’éradication du VIH d’ici 2030-2035 est envisageable grâce aux outils actuels. Mais des défis subsistent : discriminations, inégalités et difficultés d’accès aux soins pour les plus vulnérables.

« Je suis au Groupe SOS depuis un peu plus de 20 ans maintenant.
Je suis arrivé au moment où Arcat, une association de lutte contre le VIH, entrait dans le Groupe. Moi, j’étais assistant social, j’avais travaillé avant à l’hôpital dans un service de maladies infectieuses et je travaillais déjà en lien avec l’équipe d’Arcat, puisque parmi les publics que j’accueillais à l’hôpital, il y avait de vrais sujets autour du soutien psychologique. Et puis, il y avait aussi un vrai besoin en termes d’accompagnement vers la régularisation du séjour pour les étrangers malades. On avait des situations un peu complexes à accompagner ensemble, et à l’époque, Arcat était une référence en termes notamment de documentation sur le VIH/sida et l’accompagnement des personnes, notamment l’accompagnement social.

 

Par la suite, on m’a proposé d’évoluer vers un poste de chef de service au CHRS Buzenval, centre d’hébergement et de réinsertion sociale qui accueillait en priorité des personnes qui vivaient avec des problématiques de santé chroniques et notamment des personnes vivant avec le VIH. Et puis, très vite, un poste de chef de service s’est libéré au Kiosque Infos Sida. À l’époque, le Kiosque Infos Sida venait d’initier une recherche biomédicale, le Checkpoint, qui est aujourd’hui devenu un centre de santé sexuelle d’approche communautaire. Aujourd’hui, je suis directeur national des activités de santé communautaire. Je trouve que c’est une vraie richesse d’avoir créé ce poste, de pouvoir l’occuper et d’avoir cette responsabilité-là aujourd’hui dans le Groupe, parce que l’ensemble des programmes qui permettent d’avoir une vision à 360 degrés de la lutte contre le VIH.

 

« Je pense par exemple à Marcella, qui était une jeune femme équatorienne, une jeune femme trans. Lorsque je l’ai reçue pour la première fois à l’Arcat, elle était dans une situation très, très compliquée, avec une rupture d’hébergement, une absence de titre de séjour, des problématiques également d’accès aux soins et de maintien dans son parcours de soins du fait de l’ensemble de ses difficultés. »

 

Parce qu’on s’adresse à l’ensemble des publics prioritaires et concernés par cette problématique de santé, parmi l’ensemble des personnes que j’ai pu accompagner à Arcat, c’est vrai qu’il y a quelques situations qui m’ont marqué. Je pense par exemple à Marcella, qui était une jeune femme équatorienne, une jeune femme trans. Lorsque je l’ai reçue pour la première fois à l’Arcat, elle était dans une situation très, très compliquée, avec une rupture d’hébergement, une absence de titre de séjour, des problématiques également d’accès aux soins et de maintien dans son parcours de soins du fait de l’ensemble de ses difficultés. C’est un accompagnement qui a été très fort parce qu’il a été relativement long, on a passé pas mal d’étapes ensemble. Dans son parcours, il y a eu une stabilisation de sa situation, un titre de séjour qui a pu être obtenu, un parcours de soins qui s’est stabilisé, un logement qui a pu à terme être obtenu, des droits sociaux qui ont été ouverts. C’est une personne qui a marqué mon parcours professionnel. Elle avait énormément de ressources en elle et je pense qu’elle a appris plein de choses à tous les professionnels qui l’ont accompagnée. Surtout, elle nous a appris aussi à ne rien lâcher. Comme elle n’a rien lâché pour elle, et pour toutes les amies qu’elle pouvait accompagner par ailleurs et qui étaient parfois dans des situations plus favorables qu’elle.

Dans la lutte contre le VIH, on est vraiment à une époque charnière où on a énormément d’outils biomédicaux qui sont à notre disposition. Il y a eu beaucoup d’évolutions sur le dépistage et sur les traitements antirétroviraux. Aujourd’hui, une personne qui vit avec le VIH et qui est traitée ne risque pas de transmettre le VIH à ses partenaires, et ça, c’est une avancée folle ! Notamment pour la qualité de vie des personnes concernées. Donc, a priori, ça avance bien et ça fait des années que ça progresse en termes d’offre, de soins et de prise en charge.

 

« L’un des enjeux aujourd’hui, c’est de pouvoir lutter contre les discriminations, de favoriser l’accès aux soins des personnes les plus éloignées des dispositifs de santé. »

On a tous les outils, finalement, pour envisager une éradication du VIH à horizon 2030/2035. Néanmoins, il y a encore trop de discriminations, trop d’inégalités, trop d’empêchements dans l’accès aux droits et aux soins pour faire en sorte qu’on arrive à enrayer cette épidémie. L’un des enjeux aujourd’hui, c’est de pouvoir lutter contre les discriminations, de favoriser l’accès aux soins des personnes les plus éloignées des dispositifs de santé. »

Le vivre-ensemble au Groupe SOS, je le vois sous deux aspects. Un aspect un peu macro, à l’échelle du Groupe, où finalement, on se rend compte que tous les sujets qui sont développés, traités par le Groupe SOS, sont des sujets qui sont connexes. Tout se touche finalement, et tout est interdépendant. Et à une échelle qui me concerne davantage, sur les activités de santé communautaire, le vivre-ensemble je le vis au quotidien, avec la diversité des professionnels, des parcours professionnels comme des parcours de vie. Aujourd’hui, des personnes qui ont pu exercer le travail du sexe sont aujourd’hui des membres de l’équipe, médiateurs, médiatrices de santé. Tout ça fait une sorte de micro-société extrêmement riche qui enrichit au quotidien nos projets. Et cela nous rend, finalement, très attentifs aux difficultés et aux sensibilités des uns et des autres. »

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