Parce qu’on s’adresse à l’ensemble des publics prioritaires et concernés par cette problématique de santé, parmi l’ensemble des personnes que j’ai pu accompagner à Arcat, c’est vrai qu’il y a quelques situations qui m’ont marqué. Je pense par exemple à Marcella, qui était une jeune femme équatorienne, une jeune femme trans. Lorsque je l’ai reçue pour la première fois à l’Arcat, elle était dans une situation très, très compliquée, avec une rupture d’hébergement, une absence de titre de séjour, des problématiques également d’accès aux soins et de maintien dans son parcours de soins du fait de l’ensemble de ses difficultés. C’est un accompagnement qui a été très fort parce qu’il a été relativement long, on a passé pas mal d’étapes ensemble. Dans son parcours, il y a eu une stabilisation de sa situation, un titre de séjour qui a pu être obtenu, un parcours de soins qui s’est stabilisé, un logement qui a pu à terme être obtenu, des droits sociaux qui ont été ouverts. C’est une personne qui a marqué mon parcours professionnel. Elle avait énormément de ressources en elle et je pense qu’elle a appris plein de choses à tous les professionnels qui l’ont accompagnée. Surtout, elle nous a appris aussi à ne rien lâcher. Comme elle n’a rien lâché pour elle, et pour toutes les amies qu’elle pouvait accompagner par ailleurs et qui étaient parfois dans des situations plus favorables qu’elle.