Acualités Groupe SOS

ACTUALITÉS

Centres de rétention administrative (CRA) : nos éclairages sur la réalité du terrain

4 octobre 2024 • ACTUALITÉS

Les centres de rétention administrative (CRA) sont des lieux d’enfermement dans lesquels l’administration place des personnes étrangères pour mettre en œuvre leur éloignement. Mathilde Buffière, responsable du service rétention au sein d’Assfam, établissement de l’association Groupe SOS Solidarités, nous apporte des éclairages sur la réalité dans les CRA et le rôle des associations.

Qu’est-ce qu’un CRA ?

Un centre de rétention administrative (CRA) est un lieu d’enfermement dans lequel l’administration place des personnes étrangères pour mettre en œuvre leur éloignement. À la différence d’une prison, elles n’y sont pas enfermées pour des crimes ou des délits, mais pour la simple raison qu’elles se trouvent sur le territoire français en situation irrégulière et que l’administration souhaite les expulser.
Pendant toute la durée de la rétention, les personnes retenues sont privées de libertés jusqu’à leur éventuel renvoi ou libération. Il s’agit d’un environnement carcéral dans lequel elles vont être contraintes de manger, dormir et vivre sous la surveillance permanente de la police qui gère ces lieux.

Mathilde Buffière,

responsable du service rétention

Assfam (Groupe SOS Solidarités)

Quel est le travail des associations au sein des CRA ?

Nous souhaitons rappeler que nos associations interviennent dans le cadre d’un marché public qui encadre leur mission. Celle-ci concerne l’aide à l’exercice effectif des droits pour les personnes retenues : nous n’avons aucun pouvoir de décision sur leur situation (lequel est confié aux magistrats), et n’intervenons que pour accompagner les personnes dans les démarches juridiques prévues par les textes auxquelles leur situation leur donne accès. Ce travail demande des compétences et une expertise juridique qu’ont développé nos associations après de nombreuses années d’intervention dans les centres de rétention. L’OFII est tout à fait compétent dans les missions qui lui sont confiées dans les CRA, qui sont néanmoins distinctes de celles exercées par notre structure – les deux ont toute leur place et leur légitimité.

Prolonger la durée maximale de rétention, est-ce utile ?

Les chiffres sont très clairs à ce sujet : l’augmentation de la durée maximale de rétention ne permet pas d’augmenter le nombre d’éloignement, puisque la majorité d’entre eux ont lieu pendant les premiers jours de rétention : en 2023, 81 % des éloignements ont eu lieu pendant les 45 premiers jours, moins de 8 % durant les prolongations exceptionnelles au-delà de 60 jours. Cette mesure ne peut donc être justifiée par une volonté d’exécuter davantage les décisions d’éloignement prises à l’encontre des personnes étrangères. Si le souhait est d’enfermer plus longtemps les personnes considérées comme une menace pour l’ordre public (notion au demeurant très floue, ne supposant pas nécessairement l’existence de condamnations ou même de poursuite pénales), c’est un détournement de l’objectif de la rétention. La rétention est conditionnée à l’existence de perspectives réelles de renvoi, et n’est pas une annexe au régime de rétention.

Quel est le montant du budget alloué aux associations ?

Le marché public étant réparti en plusieurs lots distincts, attribués à différentes associations, nous n’avons pas de visibilité sur le budget global dédié à l’accompagnement juridique en CRA. Le budget alloué à notre lot nous permet d’assurer, au minimum, un accompagnement juridique et social aux personnes retenues, garantissant ainsi leur accès légitime à leurs droits.

 

Pour aller plus loin : Rapport national et local sur les centres de rétention administrative

Pour un accueil digne des personnes en situation d’exil

L’association Groupe SOS Solidarités est un acteur majeur du secteur social et médico-social en France. Sa mission : fournir des réponses concrètes aux enjeux de solidarités, pour faire en sorte que personne ne soit au bout de son histoire.

Depuis la « crise migratoire » de 2015, le Groupe SOS Solidarités s’investit dans l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement des personnes en situation d’exil, avec la ferme conviction qu’elles sont une chance et une richesse pour notre société, notre culture, notre histoire.

Le Groupe SOS Solidarités est gestionnaire de 10 000 places d’hébergement pour des publics sans domicile ou en demande d’asile, et de nombreux services d’accompagnement.

En 2022, près de 18 000 personnes, en provenance notamment de Syrie, d’Ukraine, et d’Afghanistan, ont ainsi été accompagnées dans leurs démarches d’asile et vers l’accès au droit, à la santé, au logement et à l’emploi.

Le Groupe SOS a formulé 14 propositions pour un accueil digne et une inclusion durable des personnes en exil en France. Ce plaidoyer est né des observations quotidiennes de nos professionnel.le.s de terrain. Découvrez-le.

Découvrir le plaidoyer

A lire également

17 décembre 2024

Mayotte : soutenez directement les associations locales, présentes aux côtés des plus vulnérables

Présents depuis 22 ans avec 800 professionnels déployés à Mayotte, nous avons besoin de vous.

Lire la suite

16 décembre 2024

Cyclone à Mayotte : Mlezi Maore (Groupe SOS) mobilisée sur le terrain pour les plus vulnérables 

À Mayotte, le Groupe SOS est le premier employeur de l’île (hors État) avec sa structure Mlezi Maore, association principale…

Lire la suite

15 décembre 2024

La Polyclinique du Parc de Bar-Le-Duc : l’humain au cœur des soins 

La Polyclinique du Parc, c’est un hôpital associatif où 150 professionel·le·s prennent en charge 10 000 patient·e·s chaque année pour…

Lire la suite

Inscrivez-vous à notre newsletter !

Témoignages, initiatives, événements…
Toute l’actualité du Groupe SOS dans votre boîte e-mail.

Les champs marqués par (*) sont obligatoires. Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer les lettres d’information sur notre activité. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la newsletter. Pour en savoir plus sur vos droits, veuillez consulter la charte de protection des données personnelles.