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Café Olympe : un lieu dédié aux femmes vulnérables

6 mars 2024 • ACTUALITÉS

A Nîmes et ses alentours, le Groupe SOS est un acteur important de la solidarité, avec différents établissements accompagnant des personnes aux vulnérabilités ou problématiques multiples : en grande précarité, sans abri, avec des pathologies chroniques, des personnes toxicomanes, auteurs de violences conjugales, demandeuses d’asile… Constatant que les problématiques des femmes vulnérables étaient invisibles, les différentes équipes ont développé peu à peu des activités et des accompagnements individualisés dédiés aux femmes. Jusqu’à créer le Café Olympe.

10h30 du matin, à Nîmes. A quelques minutes à pied du centre historique, un groupe de femmes s’active pour le grand départ. Objectif : la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, à une petite heure de route, pour y ramasser du bois flotté, qui servira à décorer les nouvelles jardinières du Café Olympe, un espace d’accueil et d’activités dédiés aux femmes vulnérables. Pourquoi avoir créé un café dédié aux femmes ? Si trouver un lieu ressources où pouvoir souffler est très difficile lorsque l’on vit à la rue, c’est encore plus complexe lorsque l’on est une femme sans abri. Les dispositifs d’accueil de grande précarité, essentiels pour leur survie (alimentation, hébergement…) et porte d’entrée vers le soin et l’accompagnement social, sont côtoyés en grande majorité par des hommes, ce qui conduit parfois à une grande insécurité. Dans la rue, où le vol et la violence sont monnaie courante, leur situation de vulnérabilité et leur genre sont en effet deux facteurs à risque, et font d’elles des victimes plus probables de vol et d’agressions, jusqu’à risquer le pire. Même pour les femmes n’étant pas à la rue, avec un hébergement social, participer à des activités de socialisation avec des hommes peut être source d’inquiétude, voire d’angoisse. Un frein qui peut bloquer l’accompagnement et le retour à une vie stable.

Photo : tous les vendredis matin, un espace d'échanges et discussions dans les locaux de l'Adejo

C’est partant de ce constat que les équipes du Groupe SOS de Nîmes et ses alentours ont décidé de créer, en 2021, un petit-déjeuner dédié aux femmes. « On avait constaté qu’il y avait beaucoup de femmes à la rue qui était invisibles, on avait du mal à rentrer en relation avec elles. » explique Mélanie, éducatrice spécialisée à l’Adejo. « L’idée, c’était de leur proposer un moment préservé, sans homme, où elles puissent se sentir en sécurité, libres de parler. On a commencé modestement, avec un petit déjeuner les vendredis matin, toutes les deux semaines ».

 

Une action qui se révèle vite indispensable. Rapidement, Les Capitelles, une antenne du CSAPA Mas Saint-Gilles, un autre dispositif du Groupe SOS qui accueille des mères toxicomanes et leurs enfants, rejoint l’initiative. Ensemble, les deux équipes proposent à partir de l’été 2022 des Ateliers-femmes, chaque jeudi après-midi. Ces temps collectifs pouvaient prendre plusieurs formes : création, visites culturelles, interventions de professionnels… « Peu à peu, on a accroché de plus en plus de dames, on a vu que ça fonctionnait bien ». Jusqu’à février 2023, où le projet prend une nouvelle ampleur, avec l’idée de proposer un espace physique et des activités, du lundi au vendredi. C’est ainsi qu’est créé le Café Olympe, abrité dans les locaux de l’Adejo. Quatre professionnelles référentes, travaillant dans 4 dispositifs du Groupe SOS (ACT Lou Cantou, Adejo, CADA La Luciole, Les Capitelles) contribuent à coordonner et organiser les activités du café. Les femmes peuvent y venir tant pour des problématiques individuelles (démarches administratives, accès à la santé…) que collectives (ateliers…). « Ce qu’on aimerait, à terme, c’est que le café soit assez connu pour soutenir toutes les femmes du bassin nîmois ayant des difficultés qui le souhaitent, pas seulement celles de nos établissements ».

On retrouve ainsi, pour notre sortie plage, un public très varié, issu des différents dispositifs du Groupe SOS : une mère et ses enfants, des personnes âgées… Certaines parlent français, d’autre espagnol. Certaines sont toujours accompagnées dans des dispositifs, mais d’autres, si elles l’ont été, sont aujourd’hui indépendantes, et continuent de participer aux ateliers. Une dame, une guitare sur le dos, vient même se présenter pour la première fois « je suis une ancienne sans-abri, et j’ai entendu parler du café. Je voulais voir si je pouvais aider, d’une manière ou d’une autre ».

C’est Chloée, éducatrice spécialisée aux Appartements de coordination thérapeutique Lou Cantou, et Mélanie, conseillère en économie sociale et familiale à l’Adejo, qui accompagnent les femmes à la plage aujourd’hui. « Le bois flotté, la plage, tout ça c’est un prétexte pour qu’elles puissent avoir des moments hors de leur quotidien compliqué. Elles peuvent se sociabiliser, souffler, penser à autre chose que leur dure réalité. »

Mission réussie : à leur retour, vers 17h, les participantes sont certes fatiguées, mais ravies. Elles se disent au revoir, avec des grands sourires et en lançant des « A vendredi pour le petit déjeuner ! », sans oublier de remercier chaleureusement Chloée et Mélanie. « Il se passe beaucoup de choses dans ces journées. C’est là qu’on voit l’importance de ces moments chaleureux, et d’à quel point c’est bénéfique pour elles. » nous explique Chloée. Mais c’est sans aucun doute Félice, l’une des participantes, qui explique le mieux ce que le Café Olympe apporte « On s’entend bien, on se comprend bien, on rigole, on remonte le moral de celles qui ne vont pas bien… On est solidaires ! » Et cette sortie plage, pour Félice ? « Aujourd’hui je me suis é-cla-tée ! On a chanté, on a dansé, sur Claude François, la musique sud-américaine… On a fait une folie ! Jamais je n’oublierai la journée d’aujourd’hui ».

Photo : Félice (à gauche), participante aux ateliers du Café Olympe, et Mélanie, conseillère en économie sociale et familiale à l'Adejo

 

A la plage, un temps dédié aux femmes du Café Olympe

Crédits photos : Brian dH

Pour que l’égalité des genres bénéficie à toutes et tous, y compris aux femmes les plus exclues

Depuis 40 ans, le Groupe SOS accueille, héberge et accompagne des milliers de femmes vulnérables au sein de ses établissements sociaux et médico-sociaux. Le Groupe SOS a formulé 10 recommandations, pour que l’égalité de genre bénéficie enfin à toutes.

 

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