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Au Foyer d’Accueil Spécialisé de Marly, des rêves illimités

9 octobre 2024 • ACTUALITÉS

Le Foyer d’accueil spécialisé (FAS) Marly a ouvert ses portes en 2016. Situé dans le Nord, l’établissement héberge et accompagne 30 adultes en situation de handicap mental ou psychique tout au long de l’année, et accueille 5 personnes au sein de son accueil de jour durant la semaine. Son approche, axée sur le rétablissement des résident·e·s, leur ouvre la voie vers de nouveaux possibles. Immersion.

À la tête du FAS depuis 2021, Émilie Lefranc incarne cette dynamique. Ancienne éducatrice, elle guide avec passion à travers les deux résidences de l’établissement, où chaque espace, qu’il soit privé ou collectif, est conçu pour préserver l’intimité tout en favorisant le lien social.

La fierté qu’éprouve Emilie Lefranc de travailler dans ce lieu, sa complicité avec ses habitant·e·s et son engagement sont palpables et communicatifs. « J’ai atteint mon premier rêve d’éduc’ en devenant cheffe de service et en portant un projet fort autour de l’auto-détermination et du rétablissement. Je voulais prouver que c’était possible. », confie-t-elle.

Ce principe d’auto-détermination, central dans le champ du handicap, c’est la capacité pour chaque personne de faire ses propres choix ; de pouvoir expérimenter et tracer son chemin vers l’épanouissement. A Marly, chaque étape franchie en la matière semble en appeler une nouvelle, et chaque progrès réalisé fait un peu plus tomber les barrières du handicap.

Le FAS de Marly, un lieu à soi

Les « instants de qualité », rendez-vous hebdomadaires au FAS, incarnent cette philosophie. Ces moments permettent aux résident·e·s et professionnel·le·s volontaires de discuter de la qualité de vie et des soins, et de revisiter les pratiques de manière participative.

C’est ainsi que le terme « colocataires » a remplacé celui de « résident·e·s », jugé stigmatisant par les habitant·e·s du FAS, après un vote interne.

Ces échanges ont également donné naissance à des initiatives comme les réunions de copropriété ou encore le dispositif des « voisins vigilants » pour favoriser le vivre-ensemble.

Les votes internes au sein du FAS sont organisés dans les boîtes aux lettres individuelles des colocataires.

« Je suis fière de la manière dont les colocs ont réussi à se saisir de leur vie citoyenne. Ils ont parfaitement compris que le FAS est un lieu d’habitation. Aujourd’hui, c’est eux qui sont à l’initiative de la vie du foyer, des loisirs… »

Emilie Lefranc

La vie en dehors

Au quotidien, les colocataires sont encouragé·e·s à contribuer à la vie de leur résidence, en respectant toujours leurs envies et capacités.

Florian, par exemple, s’occupe d’accueillir les nouveaux arrivants et de leur présenter les lieux. C’est lui-même qui guidera d’ailleurs notre visite et répondra à nos questions sur le fonctionnement de la résidence.

Les colocataires ne se contentent pas de participer à la vie interne du FAS ; ils s’investissent également à l’extérieur, et de nombreux partenariats avec les commerces et clubs locaux ont été développés pour renforcer leur intégration dans la vie de la communauté.

Certains colocataires comme Alexandre, également président du Conseil de la Vie Sociale du foyer, sont des bénévoles actifs, que ce soit pour récolter des denrées alimentaires pour les sans-abris ou participer à l’organisation d’événements. Cet été, plusieurs colocs ont même endossé la casquette (ou plutôt, le bob !) de volontaires dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris. Une expérience inoubliable.

Bientôt, les colocs animeront aussi des ateliers au centre social de Marly. En partageant leur vécu et leur expertise, ils sensibiliseront la population aux sujets du handicap psychique, des troubles anxieux, des émotions et du droit à l’intimité des personnes en situation de handicap. Une manière de lutter contre des préjugés encore tenaces dans la société.

« Chaque colocataire a sa mission, qu’il s’agisse de l’experte en transports en commun ou du référent lave-vaisselle. Les colocataires mettent à profit leurs compétences pour le groupe, c’est devenu très naturel. » explique Emilie Lefranc.

La vie devant soi

L’accompagnement des personnes accueillies ne se limite pas à la vie quotidienne ; il vise aussi à concrétiser leurs projets pour demain. Selon Emilie Lefranc, « Il faut accepter que certains rêves soient fous et déterminer des premiers objectifs atteignables ». Prendre les rêves au sérieux : tout un programme qui permet parfois de faire l’impossible.

Clément, arrivé à l’accueil de jour du FAS après une période difficile, en est un parfait exemple. « Le Covid m’a fait beaucoup de tort, je suis tombé en dépression et je n’arrivais plus à sortir de chez moi. », confie le jeune homme de 21 ans.

Pendant un an et demi, Clément est venu tous les jours au FAS avec sa voiture sans permis. Des trajets longs, parfois pénibles, mais un accompagnement qui lui a permis de reprendre pied petit à petit. « Au FAS, j’ai développé ma confiance en moi, j’ai réappris à sortir, à prendre le bus… C’était un pas de géant. J’y ai repris goût à la vie. »

Avec le soutien des professionnel·le·s, renommé·e·s les « coéquipiers », et de ses colocataires, Clément a obtenu son CAP en restauration, décroché un emploi en tant que serveur dans un restaurant et emménagé récemment dans son propre appartement.

Et il ne compte pas s’arrêter là : Clément envisage de passer son permis de conduire et rêve d’ouvrir son propre restaurant ou sa conciergerie un jour.

Il sait maintenant que les limites sont faites pour être dépassées.

 

« On m’a toujours dit que travailler dans la restauration serait impossible à cause de mon handicap. Aujourd’hui, c’est un rêve qui se réalise. »

Clément, ancien colocataire à l’accueil de jour du FAS de Marly

 

En savoir plus sur le FAS de Marly

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