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​​La trêve hivernale, un cache-misère​

29 mars 2024 • ACTUALITÉS

Le 31 mars marque la fin de la très célèbre « trêve hivernale », période de suspension des expulsions locatives en France. Elle est mise en place chaque année pour protéger les locataires précaires pendant les mois les plus froids, et pour fournir un hébergement d’urgence aux personnes sans abri ou menacées de l’être pendant l’hiver. Une trêve qui masque temporairement les problèmes structurels du logement et de l’exclusion sociale. Une fois la trêve hivernale terminée, les difficultés liées à la menace d’expulsion et à l’absence de solutions pérennes pour un logement refont surface. D’autre part, elle ne résout pas les problèmes sous-jacents liés au logement, comme l’insuffisance de logements abordables, le manque de services de soutien et d’accompagnement pour les personnes sans-abri ou les difficultés économiques qui peuvent conduire à l’expulsion.

Ne laissons pas perdurer des solutions construites dans l’urgence

Si toute personne à la rue a le droit inaliénable d’être mise à l’abri, l’hébergement ne doit pas être une finalité, mais un passage provisoire vers un nouveau logement. Et c’est dans ce logement que l’insertion doit se travailler. Ne nous félicitons pas des ouvertures –nécessaires- des places d’hébergement d’urgence chaque hiver ou à chaque crise : en hôtels, en gymnases, en accueils non continus, elles offrent rarement les conditions d’accueil et de stabilisation permettant d’être un vrai lieu de rétablissement. N’oublions pas non plus les familles hébergées depuis des années, devenues moins urgentes dans l’urgence, qui n’ont toujours pas le droit à un « chez-soi ». Faisons de l’hébergement un sas de courte durée, permettant une mise en sécurité immédiate et servant à évaluer les besoins des personnes accueillies pour mieux les accompagner dans leur logement.

par Chantal Mir, Directrice générale

de l’association Groupe SOS Solidarités

Réinventons l’accompagnement des personnes sans-abri ou mal-logées

Regroupons au sein de mêmes équipes toutes les compétences pour que les personnes retrouvent leurs droits et les outils pour rebondir : travail social, santé, droit des étrangers, soutien à la parentalité, accompagnement vers l’emploi… Les fragilités sont multiples, une exclusion en entraîne une autre : au lieu d’une pluralité de dispositifs, proposons des réponses globales et adaptables à chacun. Rendons ces accompagnements disponibles à tout moment et en tous lieux : en situation de rue, au sein des hébergements, et dans le logement personnel en cas de difficultés nouvelles. N’attendons pas qu’une famille perde son logement pour lui permettre un accompagnement social global. Ne démultiplions pas les mesures déjà trop nombreuses : actons un droit à l’accompagnement global et individualisé. C’est bien en passant par un droit à l’accompagnement simplifié puis par un accès rapide et un maintien dans le logement que nous parviendrons à l’objectif zéro personne à la rue.

Rendons effective l’autonomie des personnes accueillies

En impliquant les bénéficiaires au coeur des décisions qui les concernent, en les faisant participer à des missions dans la vie des centres : ces initiatives se multiplient déjà sur le terrain, et doivent être généralisées à grande échelle, pour renforcer le pouvoir d’agir, individuel et collectif, des usagers. L’autonomie, c’est aussi le droit à l’intimité, à des espaces non partagés, c’est aussi donner les moyens de l’autonomie alimentaire, matériellement impossible dans bien des centres et des hôtels.

La solidarité et le lien social sont l’affaire de toutes et tous : c’est sur le terrain, avec les premiers concernés et toutes les parties prenantes, que doit se penser la transformation profonde des dispositifs de l’hébergement et du logement.

Pour un accès inconditionnel au logement

Un logement durable et personnel est non seulement un droit, mais aussi la base indispensable pour un retourà l’emploi, à la santé, à la vie sociale ou familiale, lorsqu’on est en difficultés financières. Et trouver un logement n’est qu’une partie de la solution .Pour des personnes fragilisées physiquement et psychologiquement par la vie dans la rue, dont les préoccupations principales sont la sécurité et la survie, il est essentiel de leur proposer un soutien personnalisé adapté à leurs besoins spécifiques.

Conscient de ces problématiques alarmantes, le Groupe SOS propose tout au long de l’année des solutions d’hébergement et d’accompagnement variées tout en veillant à respecter la dignité de chacun·e : une mise en sécurité et non pas juste à l’abri, un accompagnement pluridisciplinaire et expert, le respect de l’intimité et de la vie privée et familiale.

Découvrir les dispositifs d’hébergement du Groupe SOS

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