21 novembre 2021 • ACTUALITÉS
En ratifiant la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) il y a 32 ans, la France s’est engagée à rendre effectif pour chaque enfant le droit à une éducation gratuite et de qualité. Y compris les mineur·e·s en conflit avec la loi. Dans les faits, on assiste à une banalisation de l’enfermement des enfants, contre-productive et qui dessert l’évolution de ceux-ci : stigmatisation, isolement, mise à l’écart de la société. Les mineur·e·s délinquants sont avant tout des enfants en danger, et doivent être accompagnés de manière individuelle, en prenant en compte les difficultés sociales, familiales, scolaires, psychologiques.
POURQUOI FAUT-LIMITER L’INCARCÉRATION DES ENFANTS ?
Maxime Zennou, porte-parole Protection Judiciaire de la Jeunesse et directeur général de GROUPE SOS Jeunesse, nous explique pourquoi incarcérer les mineur·e·s délinquant·e·s n’est pas une solution suffisante. Quand elle est inévitable, elle doit absolument être accompagnée d’une action éducative renforcée. Il revient sur l’importance de prendre en compte toutes les dimensions affectives, familiales, psychiques de l’enfant pour l’accompagner au mieux et ainsi éviter la récidive.
https://youtu.be/-QVrfS-7iaw?list=PLsSPNPlVdvqfVH3HYVTl9z6Bv7oCO5JOt
Faisons rimer sanction avec éducation !
« Un mineur à l’origine d’actes délictueux, voire criminels, est avant tout un enfant en danger, et une personne en construction. L’engagement des acteurs doit avoir pour ambition de concourir à limiter au maximum l’incarcération des enfants et de centrer l’action sur l’éducation. A ce titre, la sanction, qu’elle s’exerce en milieu ouvert, fermé ou même en détention doit être adaptée au parcours de chaque jeune. L’éducation s’entend notamment dans le sens d’un accompagnement vers l’autonomie et la socialisation. Dès lors, il faut investir l’ensemble de la chaine éducative qui accompagne tous les âges du développement de l’enfant, depuis la petite enfance et l’adolescence jusqu’à la majorité, sans omettre les dispositifs d’aide à l’insertion des jeunes majeurs. « Surveiller et punir » uniquement, voilà ce que nous devons à tout prix éviter. Faire de la décision judiciaire une opportunité pour influer sur les trajectoires des enfants en difficulté avec la loi, voilà le meilleur moyen d’enrayer les spirales mortifères de répétition des passages à l’acte. »
Maxime Zennou, directeur général GROUPE SOS Jeunesse,
porte-parole Protection Judiciaire de la Jeunesse du GROUPE SOS
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Sur le terrain, le GROUPE SOS pour l’éducation de toutes et tous
Depuis les années 1990, le GROUPE SOS propose des modes d’accompagnement des mineur·e·s délinquant·e·s et innove pour les améliorer. Notre conviction : personne ne naît, ni ne demeure délinquant·e, à condition de bénéficier d’un environnement adapté.
Les projets éducatifs innovants du Centre éducatif fermé (CEF) de Port-Louis
Depuis la fin des années 1990, se développe le principe de l’approche fondée sur les données probantes en éducation et en promotion de la santé. Les données probantes sont des conclusions tirées de la recherche qui permettent d’identifier les actions les plus efficaces dans un domaine donné. L’enjeu principal de cette approche est le souci d’une action efficace. C’est sur cette base que le centre éducatif fermé (CEF) de Port-Louis favorise depuis 2018 l’implantation de programmes éducatifs probants en son sein. Concrètement, plusieurs programmes ont été mis en place à destination des professionnel·le·s : apprentissage des compétences psycho-sociales, de pratiques d’apaisement, de méthodes de prévention des conduites addictives… La démarche de mobilisation des données probantes fait double emploi. Elle optimise l’accompagnement socio-éducatif des enfants et introduit une dose de professionnalisation dans la pratique des équipes éducatives.
La coopération des équipes éducatives, cliniques et pédagogiques au CEF de Saverne
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