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Le Groupe SOS et 32 organisations européennes appellent à faire de l’Europe l’épicentre mondial de l’ESS

11 octobre 2022 • ACTUALITÉS

Face aux crises énergétique et inflationniste, l’Union européenne doit se doter d’une politique ambitieuse en matière d’économie sociale et solidaire. C’est l’appel que nous lançons, avec 32 autres organisations européennes de l’ESS. N’hésitez pas à consulter le site Euractiv pour plus d’informations.

Facing the energy and inflationary crises, the European Union must adopt an ambitious policy for the social and solidarity economy. This is our call, together with 32 other European SSE organisations. Do not hesistate to consult the Euractiv website for more information.

 

We, actors of the social and solidarity economy (SSE) in Europe, call for an ambitious European policy aiming at making Europe the world epicenter of the SSE. 

The challenges facing Europe today – be they political, geopolitical, economic, ecological or social – oblige us to rethink our economy in favor of a system that is more respectful of people and nature.

The European Union cannot tolerate 72 million people living below the poverty line and 15% of young people aged 15 to 29 without job nor training. These are alarming numbers, aggravated by the cumulative effects of the Covid-19 pandemic, the war in Ukraine and the climate crisis. These figures also contrast with record-breaking economic growth.

Economic performance and common good can no longer be opposed. They meet in the social and solidarity economy, which is composed of social enterprises, cooperatives, associations (including charities) and foundations. They all maximize their social and environmental impact rather than their financial profit.

The social economy, the future of Europe

The SSE is the future of Europe; it’s also its roots. As early as 1957, the Treaty of Rome mentions « economic and social progress » as an objective. In 2007, the Treaty of Lisbon made the « social market economy » a reference combining economic prosperity, social justice and environmental protection. This triptych is also at the heart of the Green Pact for Europe of 2020, as well as the Action Plan for the Social Economy of 2021. We salute the acceleration of this movement.

The social economy already represents more than 13 million employees across Europe, spread over nearly 3 million structures. It accounts for 25% of the continent’s new business creations. This is just the beginning, and the world is watching. Our European SSE genius inspires major international organizations. The SSE is on the agenda of the 110th session of the International Labour Conference, as well as on the agenda of the UN, which is already preparing a resolution for worldwide recognition of the SSE.

Based on our experience in the field and the expertise we have acquired over the years, we are proposing three levers of action to amplify this dynamic.

  1. Recognizing the social and solidarity economy in national, European and international law

The development of the social economy is currently slowed down by the absence of a clearly defined European legal framework. National legislations are heterogeneous, and sometimes non-existent. It is urgent to recognize the specificity of SSE organizations at the European level in order to encourage their financing and their internationalization. The leadership of the EU must also be strengthened at the global level. This is why EU Member-States must stand together behind the project of the UN resolution of recognition of SSE.

We also need to define common tools and standards for measuring social and environmental impact – the same way that we share accounting and financial standards which, for the moment, are only oriented towards financial performance.

  1. Strengthening financing tools dedicated to SSE organizations

Existing financing tools do not always match the specificities of SSE organizations. It is harder for them to get access to equity and loans. As for projects financed by European funds, they require significant administrative resources, with long delays.

We advocate for a strong development of capital and debt funding tools dedicated to social innovation, for example by allocating a part of employee savings funds. Access to these funds should be open to early-stage startups, and to all types of organizations, including associations and cooperatives. It is also necessary to simplify the application processes for European funds, so that small structures can apply.

  1. Generalizing work-integration programs in the 27 countries of the EU

Work Integration Social Enterprises give both a salary and a training to people who are far from the labour market. They rely on public funding covering a part of the employment costs, with significant leverage effects: they unlock self-confidence in finding a job, they fight unemployment, they help reduce informal economy, territorial fractures and inequalities. Yet this type of public support is absent from many European countries.

We ask for a strong political will at the European level, to encourage all Member-States to adopt ambitious policies of inclusion through employment, in particular through the local financing of work-integration programs dedicated to the most vulnerable people.

The social economy, the economy of peace

SSE is an economy of peace, redistribution of wealth and inclusion of all social and environmental impacts. It has the potential to make Europe the greatest social and ecological economic power. This is why we, European actors of the SSE, call on our European leaders to seize our proposals to make Europe the world epicenter of the social and solidarity economy.

Nous, acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) en Europe, appelons de nos vœux une politique européenne ambitieuse visant à faire de l’Europe l’épicentre mondial de l’ESS.

Les défis de l’Europe aujourd’hui – qu’ils soient de nature politique, géopolitique, économique, écologique ou sociale – nous obligent à repenser notre économie en faveur d’un système plus respectueux des Hommes et de la Nature.

L’Union européenne ne peut se résoudre à compter aujourd’hui 72 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté et 15% de jeunes entre 15 et 29 ans sans emploi ni formation. Des chiffres alarmants, aggravés par les effets cumulés de la pandémie de Covid-19, de la guerre en Ukraine et de la crise climatique. Des chiffres contrastant aussi avec une croissance économique record.

Performance économique et intérêt général ne peuvent plus être opposés. Ils se rejoignent dans l’économie sociale et solidaire, composée d’entreprises sociales, associations, fondations, mutuelles et coopératives, qui maximisent leur impact social et environnemental plutôt que leur bénéfice financier.

L’économie sociale, l’avenir de l’Europe

L’ESS, c’est le futur de l’Europe ; c’est aussi ses racines. Dès 1957, le traité de Rome mentionne comme objectif le « progrès économique et social ». En 2007, le traité de Lisbonne fait de « l’économie sociale de marché » une référence combinant prospérité économique, justice sociale et protection de l’environnement. Ce triptyque est aussi au cœur du Pacte vert pour l’Europe de 2020, ainsi que du Plan d’action pour l’Economie sociale de 2021. Le mouvement s’accélère, nous le saluons.

L’économie sociale représente déjà plus de 13 millions de salariés à travers l’Europe, répartis dans près de 3 millions de structures. Elle draine 25% des créations d’entreprise du continent. Ça n’est que le début, et le monde nous regarde. Notre génie européen en matière d’ESS inspire les grandes organisations internationales. L’ESS est à l’ordre du jour de la 110e session de la Conférence internationale du Travail, ainsi qu’à l’agenda de l’ONU qui prépare déjà une résolution de reconnaissance mondiale de l’ESS.

En nous appuyant sur notre expérience de terrain et l’expertise que nous avons acquise au fil des années, nous proposons ici trois leviers d’action pour amplifier cette dynamique.

  1. Reconnaître l’économie sociale et solidaire dans les droits nationaux, européen et international

Le développement de l’économie sociale est aujourd’hui entravé par l’absence d’un cadre juridique européen clairement défini. Les législations nationales sont hétérogènes, et parfois inexistantes. Il est urgent de reconnaître la spécificité des organisations de l’ESS à l’échelle européenne afin de favoriser leur financement et leur internationalisation. Le leadership de l’UE doit aussi être renforcé à l’échelle mondiale. C’est pourquoi les pays-membres de l’UE doivent faire bloc derrière le projet de résolution de l’ESS par l’ONU.

Nous devons également définir des référentiels de mesure d’impact social et environnemental communs, de la même manière que nous partageons des standards comptables et financiers qui, pour le moment, sont trop tournés vers le dividende.

  1. Renforcer et abonder les outils de financement des organisations de l’ESS

Les modes de financement actuels apparaissent en inadéquation avec les spécificités des organisations de l’ESS. Leurs statuts freinent trop souvent leur accès aux fonds propres et aux emprunts ; quant aux projets financés sur fonds européens, ils requièrent d’importantes ressources administratives, avec de longs délais.

Nous plaidons pour un renforcement des outils de financement en capital et en dette dédiés à l’innovation sociale, par exemple issus d’ambitieux dispositifs d’épargne solidaire. Ils doivent être ouverts dès la phase d’amorçage des projets et pour tous les statuts, à l’inclusion des associations et des coopératives. Il convient aussi de simplifier les procédures de demande et l’instruction des dossiers de financement européen, pour que les plus petites structures puissent y prétendre.

  1. Généraliser les dispositifs d’insertion dans les 27 pays de l’UE

Les entreprises sociales d’insertion permettent de salarier et de former les personnes les plus éloignées de l’emploi. Elles reposent sur un financement public à l’effet levier sans équivalent : à la fierté de retrouver un travail s’ajoute le recul du chômage, de l’économie informelle, des fractures territoriales et des inégalités de destin. Ce type de dispositif est pourtant absent de nombreux pays européens.

Nous demandons une volonté politique forte à l’échelle européenne, pour inciter tous les Etats-membres à adopter des politiques ambitieuses d’inclusion par l’emploi, en particulier par le financement local d’entreprises d’insertion ouvertes aux plus vulnérables.

L’économie sociale, l’économie de la paix

L’ESS est une économie de la paix, de la redistribution des richesses et de la prise en compte de tous les impacts sociaux et environnementaux. Elle est le moteur qui fera de l’Europe la plus grande puissance économique sociale et écologique. C’est pourquoi nous, acteurs européens de l’ESS, appelons nos dirigeants européens à se saisir de nos propositions pour faire de l’Europe l’épicentre mondial de l’économie sociale et solidaire.

Signé par 33 acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire issus de 16 pays européens :

Signed by 33 Social and Solidarity Economy players from 16 European countries:

Belgium: EVPA, Bantani Education, Pour la Solidarité

Croatia: Uni. of Zagreb’s Faculty of Food Technology and Biotechnology

Denmark: Sociale Entreprenører i Danmark

Estonia: Sotsiaalsete Ettevõtete Võrgustik (Social Enterprise Estonia)

France: Groupe SOS, FAIR, Impact Tank, Pulse, Impact Business Angels

Germany: Pleistocene&Permafrost Foundation, Uni. Heidelberg Germany and Cancer research center, Higher Order Strategy, Cabinet Collective, Broadcast.org Media Foundation

Ireland: The Wheel

Italy: Venezia Autentica and Overtourism Solution

Latvia: Latvijas Sociālās uzņēmējdarbības asociācija

Netherlands: Catalyst2030, Designathon Works, Circular investment

Northern Ireland: Alison

Portugal: i3L – Social Impact Investments, Girl Move Academy, Action for Systemic Impact

Romania: Ateliere Fără Frontiere

Slovenia: Foundation BiT Planota

Spain: Grupo5, Efecto Colibri, Uni. Pontificia Comillas, ICI Network

Sweden: Forum for Social Innovation Sweden

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