9 octobre 2020 • ACTUALITÉS
A l’occasion de la Journée Internationale du Coming Out, le Boston Consulting Group (BCG) avec le soutien de TÊTU, dont le GROUPE SOS est associé, a réalisé une enquête sur l’intégration des personnes LGBTQ+ en entreprise. Pour la première fois, les indicateurs d’inclusion et de bien-être ont régressé. Le GROUPE SOS condamne cette situation et appelle, aux côtés du BCG et de TÊTU, les entreprises à passer à l’action.
Pour la première fois, une régression
Le Boston Consulting Group (BCG) a dévoilé aujourd’hui la cinquième édition de son baromètre intitulé « « Inclusion des LGBTQ+ en entreprise : l’inquiétante régression » sur les perceptions et attentes des LGBTQ+ dans le monde professionnel. Depuis la création du sondage en 2014, on observe pour la première fois une véritable régression concernant l’inclusion des LGBTQ+ en entreprise : seul·e·s 43% d’entre eux·elles sont out au travail, soit un recul de 11 points par rapport à 2018. 38% estiment qu’être out au travail représente un désavantage, contre 30% en 2018 et 2017. On note une forte appréhension notamment chez les plus jeunes, et les non-gays (c’est-à-dire les lesbiennes, bi, trans), avec un net écart de perception des actions des entreprises par rapport aux répondant-e-s non-LGBTQ+.
Sur les sujets d’inclusion et de diversité, les entreprises de moins de 1000 salarié-es sont nettement plus en retard que les grands groupes. Dans ces structures, seul un LGBTQ+ sur quatre pense que son entreprise a progressé sur ces sujets ces dernières années.
Un malaise renforcé par la crise actuelle
« Le travail à distance imposé par la crise de la COVID-19 rend encore plus difficile l’intégration des employé-e-s et particulièrement des talents LGBTQ+. Le télétravail a déshumanisé en partie nos interactions professionnelles : on ne s’attarde plus pour échanger sur qui nous sommes, mais seulement sur ce que nous faisons et produisons. » Thomas Delano, partner au BCG et l’un des responsables monde du réseau Pride@BCG
Le malaise et la nette dégradation de l’intégration des LGBTQ+ en entreprise résonnent particulièrement avec l’actualité : le passage massif au télétravail dû à la crise de la COVID-19 limite les opportunités de sociabilisation et d’intégration des LGBTQ+ au sein de leur organisation. Le travail à distance a déshumanisé une part des relations professionnelles, incitant les talents LGBTQ+ à se replier sur eux-mêmes et à distinguer encore davantage sphère privée et professionnelle.
De la parole aux actes : les entreprises doivent agir
Seul·e·s 22% des LGBTQ+ estiment que leurs dirigeant-e-s communiquent activement sur la diversité et l’inclusion, 2 points de moins que pour les non-LGBTQ+. Les talents LGBTQ+ deviennent donc plus exigeants vis-à-vis des entreprises, dont les seules déclarations d’intention ne suffisent plus : 69% des non-out au travail attendent des actions concrètes de la part leur organisation avant de dévoiler leur orientation sexuelle / identité de genre.
Les chartes sont un prérequis pour engager l’organisation sur les sujets d’inclusion et de diversité, mais il est temps d’aller au-delà. Pour 77% des non-out, les collègues et le réseau LGBTQ+ de leur entreprise sont cruciaux dans leur décision de se dévoiler ou non.
« Les temps changent. Les déclarations d’intention formulées au travers de chartes, souvent bien pratiques, ne valent que si elles se matérialisent par des engagements concrets et mesurables par les employé·e·s, ce de façon indépendant. C’est tout le fondement de l’initiative TÊTU Connect qui fédère plus de 25 grandes entreprises autour de best practices à partager avec le plus grand nombre » déclare Albin Serviant, président de TÊTU.
> Découvrir tous les résultats de l’enquête « Inclusion des LGBTQ+ en entreprise : l’inquiétante régression »